Est-il possible de conjuguer l'incompatibilité : transformer des objets ordinaires du quotidien en de beaux bijoux, des objets d'art confortables et pratiques ? Les artistes de l'époque Art Nouveau répondront sans l'ombre d'un doute - Oui ! Et nous verrons cette réponse sous la forme de peignes, peignes et épingles à cheveux, qui étaient autrefois des accessoires de tous les jours pour les femmes, et sont aujourd'hui devenus des expositions inestimables de musées et de collections privées !
Ceux qui ne connaissent pas la période Art Nouveau en joaillerie, faites connaissance !
Et, bien sûr, René Jules Lalique sera toujours le numéro 1 dans la conversation sur les bijoux de cette belle vague artistique. L'incroyable René a apporté tant d'émoi et de scandale dans les rangs des joailliers, utilisant des matériaux incompatibles à la vue des rétrogrades en joaillerie, comme la corne, les diamants, le plastique, le verre, l'or...
Les bijoutiers de la vieille école le maudissaient, les femmes l'idolâtraient.
Pour comprendre la crédibilité de cet écusson taillé dans une corne pâle, il faut remonter à l'enfance de René Lalique et à ses longues promenades dans les plaines champenoises bordées de forêts peuplées de mondes entiers d'oiseaux et d'insectes. Toutes ces impressions d'enfance que Lalique incarnait dans ses œuvres.
La belle feuille veinée et le peigne lui-même sont en corne sculptée polie, le peigne est orné de véritables noisettes enveloppées de feuilles d'or. Absolument touchant.
Il est impossible de s'arrêter, et chaque peigne réalisé par René Lalique, je voudrais le citer séparément.
Ce peigne en forme d'orchidée est taillé dans une seule pièce d'ivoire et monté sur une patte dorée à l'émail rayé marron. Trois feuilles émergent de la base de la fleur, peintes en émail plique-à-jour, allant du pêche délicat à l'olive pâle. La nervure centrale de chaque feuille commence par une courte tache d'émail gris clair suivie d'une série de diamants gradués. L'émail brun recouvre des parties des feuilles à l'avant et à l'arrière. La tige est attachée par une charnière en or à un peigne en corne à trois dents. Les joailliers de l'Art nouveau étaient particulièrement attirés par les orchidées en raison de leur exotisme et de leur rareté.
Lalique a expérimenté de nouveaux matériaux, comme une première forme de plastique appelée celluloïd, à partir de laquelle ce peigne est fabriqué. Le peigne, orné d'or et d'émail et serti de diamants, a été commandé à Paris en 1900 par Mme Howard Mansfield de New York :
Galerie René Lalique Peigne :
Épingles à cheveux (kanzashi) René Laliquea
Tous ces peignes, épingles à cheveux sont empruntés à la culture japonaise, qui a inspiré les artistes français.
Pas Lalique seul...
Pendant l'Art Nouveau, le merveilleux Lucien Gaillard a créé, il est si doux et si beau dans ses œuvres. Gaillard est l'un des rares à avoir étudié en détail et apporté le japonisme à l'Art nouveau.
En pensant aux peignes, aux épingles à cheveux et aux peignes, je me suis demandé pourquoi les tutoriels d'art Art Nouveau relient tous ces objets au Japon ? Après tout, de tels accessoires accompagnent toutes les cultures et races de l'humanité.
Se peigner est un geste ancien et évocateur. Crêtes 4000 avant JC ont été trouvés dans les cimetières de Haute-Egypte à Naqada. Les Étrusques enterraient leurs morts avec des kits de maquillage comprenant des épingles, des brosses, du vernis à ongles et des peignes décorés de scènes mythiques ou de la vie quotidienne. Ils croyaient qu'une personne devait être parfaitement soignée avant de rencontrer les dieux dans l'au-delà.
Les anciennes épigraphes romaines mentionnent l'art du peignage approprié.
Seuls quelques dessins et motifs dans le style des graphismes japonais se retrouvent sur ces peignes magiques. Cependant, nous ne discuterons pas avec les critiques d'art, cela détourne l'attention de l'essentiel - l'admiration pour des objets d'art uniques.
Les bijoutiers de l'époque de l'Art nouveau ont créé l'impossible, tissant habilement un conte de fées dans la vie quotidienne.