L'inspiration de l'artiste peut être de petites choses complètement implicites - un brin d'herbe sèche tombé accidentellement entre les pages d'un livre oublié, l'éclat du soleil dansant sur le mur, le bruissement du vent dans les feuilles d'automne fatiguées. Tout ce qui est implicite, inconscient donne lieu à des chefs-d'œuvre.
Le Français Lucien Gaillard, joaillier de la troisième génération, était fasciné et inspiré par l'art japonais, qui a largement influencé style art nouveau.
Les bijoux créés par Gaillard doivent être vus. Ils sont raffinés et discrets, mais que de grâce et de charme discret dans ces gadgets magistralement exécutés !
A l'ombre des grands René Lalique, Georges Fouquet, Henri Vever, — Gaillard occupe toujours une place à part. Ses décorations demandent à être considérées plus longtemps, elles, comme la nature discrète, sont parfois peu lumineuses, mais elles n'en sont que plus charmantes ! Précieux souvenirs d'automne - ailes de mica de libellules, épis de blé séchés, parapluies de fenouil, sauterelle sous les feuilles mortes - tout cela s'incarnait dans ses œuvres de Gaillard.
Biographie de Lucien Gaillard
La biographie de Lucien Gaillard, recueillie de sources rares, donne une idée de son parcours créatif et de vie d'étudiant à maître reconnu de l'école nationale de joaillerie.
En 1892, le père de Lucien, Ernest Gaillard, cède la direction de l'atelier de joaillerie à son fils. Ainsi, Lucien Gaillard est devenu le prochain représentant de la dynastie des bijoux.
Dès 1878, Lucien Gaillard étudie l'orfèvrerie et, maîtrisant les secrets du métier, surpasse son père et son grand-père. Il a également étudié des processus technologiques complexes, principalement la technique de frappe de l'or et de l'argent et la gravure. De plus, Gaillard a suivi divers cours d'art joaillier.
Au début de sa brillante carrière, il excelle dans l'étude des métaux et de leur patine, il s'intéresse surtout aux secrets des anciens alliages et vernis japonais, qui n'étaient pratiquement pas utilisés en France avant lui. Gaillard a compris que les Japonais étaient inimitables dans l'utilisation des effets de couleur, dans le traitement des couleurs des produits métalliques, dans l'utilisation de la gravure.
Épingles à cheveux, peignes à cheveux - un chapitre distinct dans le travail d'un bijoutier. Une telle chose quotidienne a été transformée en un bijou d'art !
Critique d'art et chercheur de l'œuvre du maître Hélène André, grâce à laquelle de rares détails de la vie de Gaillard sont connus aujourd'hui, a écrit à son sujet :
« Sa connaissance des métaux et des alliages est incroyable. Il connaît la nature chimique de la substance qu'il utilise. Il maîtrise l'art de la patine, travaillant longuement et délicatement, la séparant en textures et couleurs à sa guise.
Gaillard invite des artisans métallurgistes japonais, connaissant les secrets des alliages anciens, graveurs, joailliers, vernisseurs, à rejoindre son entreprise.
Les Japonais l'ont aidé à comprendre les subtilités et les spécificités de l'art national.
Enfin, il participe à l'Exposition Universelle de 1900 à Paris. Ici, le maître a présenté des bijoux et des vases en argent, qui ont fait forte impression sur le public avec leur nuance de patine subtile, sophistiquée et « tentante ». Il a reçu une haute expertise et un Grand Prix d'un jury faisant autorité et est devenu l'un des chefs de file de l'art joaillier français, tels que Vever, Fouquet, Boucheron.
Mais surtout, Gaillard a suivi le même chemin avec son inspirateur et ami, le joaillier René Lalique. Comme Lalique, Lucien Gaillard réalise des flacons de parfum. C'est devenu une forme d'art à part entière, un objet précieux, très apprécié, comme les bijoux.
Gaillard, presque oublié, mais je veux que vous connaissiez un maître si raffiné, son chant tranquille, incarné dans des bijoux, qui s'entend à peine parmi le chœur des autres voix...